Cycle
central - Classe de quatrième
Les objectifs et les principes de mise en oeuvre des
programmes sont développés dans le préambule auquel les professeurs
doivent se reporter pour organiser l’enseignement dans le cadre
des domaines suivants.
L’étude de la langue, indispensable en elle-même, se
met au service de la pratique constante de la lecture et de l’expression
écrite et orale.
I. L’étude de la langue
1.
Grammaire
L'analyse de la phrase
- les propositions subordonnées circonstancielles de
temps (antériorité, simultanéité, postériorité) ;
- les propositions subordonnées circonstancielles de
cause, de conséquence, de but ;
- les propositions subordonnées circonstancielles de
comparaison ;
- le discours rapporté : le discours indirect
(initiation).
Les classes de mots
- les déterminants indéfinis et les pronoms indéfinis :
quantifiants (quantité nulle, égale à un, pluralité) ; non
quantifiants ;
- les mots exclamatifs, les interjections, les
onomatopées ;
- les adverbes (repérage du suffixe -ment ; les
adverbes modifiant le sens d'un verbe, d'un adjectif, d'un autre adverbe, de
toute la phrase).
Les fonctions
- l'apposition (sa proximité avec l'attribut, son
détachement).
La grammaire du verbe
- les verbes transitifs (direct, indirect) et
intransitifs, les verbes attributifs ;
- la forme pronominale (les verbes essentiellement
pronominaux ; les verbes mis à la forme pronominale de sens réfléchi,
réciproque, passif) ;
- la forme impersonnelle (les verbes essentiellement
impersonnels, les verbes mis à la forme impersonnelle) ;
- analyse complète du verbe (infinitif, groupe, temps,
mode, personne, voix, forme) ;
- le subjonctif dans les propositions indépendante ou
principale (valeur de souhait ou de prière, et remplacement de l’impératif
à certaines personnes) ;
- le subjonctif dans les propositions subordonnées
conjonctives introduites par que (après un verbe de souhait,
de volonté ou de sentiment).
Initiation à la grammaire du texte
- les connecteurs spatiaux (dans la description),
- les connecteurs temporels (dans le récit),
- les connecteurs argumentatifs.
Initiation à la grammaire de l'énonciation
- la définition et les composantes de la situation
d'énonciation (qui parle à qui, quand et où ? Le repérage par rapport au
moi-icimaintenant) ;
- le fonctionnement des pronoms personnels par rapport
à la situation d'énonciation (première et deuxième personnes engagées
dans la situation d'énonciation, troisième personne absente de
la situation d'énonciation).
2.
Orthographe
Orthographe grammaticale
- les accords complexes sujet-verbe ;
- les verbes du troisième groupe présentant des
particularités orthographiques (verbes en -dre /-tre…) ;
- la morphologie de quelques verbes très usités : pouvoir/devoir/valoir/paraître…
- les déterminants numéraux ;
- le pluriel des noms composés ;
- nul, tel, tel quel, quel.
Orthographe lexicale
- les familles régulières de mots ;
- les séries préfixales : bi(s)-, dé(s)-, sous-,
trans-, con-...
- les séries suffixales : finales en -oir/-oire ;
-ette/-ète ; -otte/-ote…
- les séries suffixales : l’adverbe en -ment.
Quelques homonymes et homophones
- distingués par l’accent : des/dès, sur/sûr…
- autres : l’ai/les ; on/on n’ ; quant/quand/qu’en ;
plus tôt/plutôt ; près/prêt…
3.
Lexique
L’étude du lexique vise à enrichir le vocabulaire des
élèves de façon structurée à partir de réseaux de mots. Ces réseaux se
rapportent à des domaines lexicaux définis pour chaque niveau. Ils
se construisent à l’aide de notions lexicales dont la
progression se poursuit au cours des quatre années de collège.
Domaines lexicaux
- vocabulaire des sentiments ;
- vocabulaire du jugement ;
- vocabulaire des genres et registres littéraires (le
lyrisme, le fantastique ; versification et formes poétiques) ;
- vocabulaire abstrait (initiation).
Notions lexicales
- figures de style : antithèse, procédés de l’ironie,
hyperbole (en lien avec l’étude grammaticale de l’emphase).
Ces notions sont utilisées en complément de celles
étudiées les années précédentes.
Pour mettre ce travail en cohérence avec les activités
de lecture et d’écriture, le professeur construit des réseaux de mots
à partir d’entrées lexicales choisies en relation avec les
oeuvres étudiées. Il peut, par exemple, privilégier les pistes suivantes :
- misère et bonheur ;
- la critique sociale ;
- la peur et l’étrange ;
- l’expression du moi.
II. La lecture
La progression pédagogique du professeur s’attache à
traiter toutes les entrées du programme de lecture, certaines pouvant
faire l’objet de plusieurs lectures d’oeuvres. Les oeuvres qu’elle
retient sont
étudiées en oeuvre intégrale ou par groupements de
textes en classe ; elles peuvent aussi faire l’objet d’une lecture cursive
en dehors du temps scolaire.
Un projet d’organisation raisonnable au regard des
objectifs poursuivis par ces programmes comprendra la lecture d’au
moins trois oeuvres intégrales et trois groupements de textes
étudiés en classe, et trois oeuvres lues en lecture cursive en
dehors du temps scolaire.
Le programme rassemble des propositions parmi lesquelles
le professeur est libre de faire des choix à l’intérieur
des rubriques, selon le niveau de sa classe et son projet d’enseignement.
1.
La lettre
Le professeur fait lire, sous forme d’un groupement de
textes, des lettres, par exemple des auteurs suivants : Madame de
Sévigné, Voltaire, Denis
Diderot, George Sand.
2.
Le récit au XIX° siècle
Le professeur fait lire au moins deux oeuvres choisies
dans les deux entrées suivantes :
- une nouvelle réaliste et/ou une nouvelle fantastique,
intégralement ;
- un roman, intégralement ou par extraits.
Les oeuvres sont choisies parmi celles d’auteurs
français ou étrangers : Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre
Dumas, Prosper Mérimée,
George Sand, Théophile Gautier, Gustave
Flaubert, Guy de Maupassant, Emile Zola ; E. T. A. Hoffmann, Alexandre Pouchkine, Edgar Allan
Poe, Nicolas Gogol, Charlotte ou Emily Brontë, Ivan Tourgueniev.
3.
Poésie : le lyrisme
Le professeur fait lire des poèmes d’époques variées
empruntés par exemple aux auteurs suivants :
- Moyen Age : Rutebeuf, François Villon ;
- XVIe°siècle : Louise Labé, Joachim du Bellay, Pierre
de Ronsard ;
- XIX° siècle : Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse
de Lamartine, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de
Musset, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud,
Jules Laforgue ;
- XXe et XXIe siècles : Charles Péguy, Anna de
Noailles, Guillaume Apollinaire, Marie Noël, Jules Supervielle, Paul
Eluard, Louis Aragon, Georges Schéhadé, François Cheng.
4.
Théâtre : faire rire, émouvoir, faire pleurer
Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits,
au moins une pièce d’un des auteurs suivants :
- Molière : par exemple Les Précieuses ridicules,
Georges Dandin, L’Avare ;
- Pierre Corneille : Le Cid ;
- Alfred de Musset : par exemple Les Caprices de
Marianne, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour ;
- Victor Hugo, une pièce du Théâtre en liberté ;
- Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac ;
- Jean Anouilh : une pièce « rose » ou une pièce «
grinçante ».
5.
Etude de l’image
En classe de Quatrième, l’étude de l’image privilégie
les fonctions explicative et informative. Les rapports entre texte et
image sont approfondis autour de la notion d’ancrage.
L’étude peut porter sur le thème de la critique
sociale, qui est approfondi en Troisième, à travers la caricature, le
dessin d’humour ou le dessin de presse. L’image peut aussi contribuer à
la
compréhension des caractéristiques du romantisme : on
songe notamment à des tableaux tels que Le Voyageur
au-dessus de la mer des nuages de
Caspar David Friedrich ou à des scènes de tempête
par exemple chez Vernet.
III. L’expression écrite
1.
Objectifs
L’objectif à atteindre pour la classe de Quatrième est
la rédaction d’un texte correct et cohérent de deux pages (40 lignes
environ). Il est souhaitable que les élèves rédigent un devoir
complet et abouti au
moins toutes les trois semaines.
Les écrits attendus gagnent en complexité parallèlement
à l’approfondissement de la connaissance des genres et
formes littéraires. L’élève recourt à des techniques et
procédés étudiés dans les textes.
Le professeur initie l'élève à la rédaction du résumé d’un
récit ou d’une scène de théâtre, ainsi qu’à la rédaction de
paragraphes argumentés.
2.
Modalités de mise en oeuvre
Comme dans les classes précédentes, le professeur
veille à favoriser l'inventivité des élèves et le goût d'écrire en variant
les exercices.
L'apprentissage du vocabulaire des sentiments enrichit
les textes écrits par les élèves. L'initiation au vocabulaire de
l'abstraction, du jugement et du raisonnement leur donne les éléments
nécessaires à la
rédaction de réponses argumentées et à l'expression
justifiée de leur point de vue.
Le professeur est attentif, plus encore que dans les
classes précédentes, à la précision du lexique et à la
correction de l'expression, en systématisant l'usage du brouillon.
L'élève utilise autant qu'il est nécessaire des dictionnaires variés et
des ouvrages encyclopédiques.
3.
Travaux d’écriture
- récits à contraintes narratives particulières :
changement de points de vue, variations chronologiques ;
- fragments d’une nouvelle réaliste ou fantastique ;
- récits brefs illustrant un trait de caractère d’un
héros ;
- textes poétiques variés, favorisant l’expression de
soi ;
- scènes de théâtre : l’attention est portée en
particulier sur l’enchaînement et la progression du dialogue ;
- réponses argumentées à des questions de lecture
analytique et expression justifiée d'un point de vue ;
- prolongement narratif en relation avec les oeuvres
étudiées dans le cadre de l’histoire des arts.
Une écriture longue peut être envisagée de façon
individuelle ou collective, notamment la rédaction d’une nouvelle
réaliste ou fantastique.
IV. L’expression orale
En Quatrième, l’apprentissage de l’oral poursuit les
objectifs définis pour les classes antérieures.
La pratique du dialogue entre les élèves est enrichie
et approfondie :dialogue explicatif ou argumentatif, dans lequel chacun
présente son point de vue, accepte et comprend celui d’autrui et le
prend en compte. On passe progressivement de situations à deux interlocuteurs à des situations plus complexes
(interlocuteurs
nombreux, échanges avec un groupe).
Les élèves pratiquent régulièrement la lecture à haute
voix et la récitation en prenant en compte la nécessaire mise en
valeur du texte.
V. L’histoire des arts
Dans une perspective plus largement européenne, les
thématiques « Arts, espace et temps » et « Arts, ruptures,
continuités » constituent celles qui permettent le mieux d’aborder des mouvements
artistiques
et culturels des XVIII° et XIX° siècles. Le retour à l’antique contraste avec les mouvements nouveaux et l’entrée dans
l’âge de la modernité (romantisme, réalisme, impressionnisme). Le
domaine « Arts du spectacle vivant » invite, quant à lui, à
mettre l’accent sur les représentations de la société ou l’expression du moi.