Cycle
d’orientation - Classe de troisième
Les objectifs et les principes de mise en oeuvre des
programmes sont développés dans le préambule auquel les professeurs
sont invités à se reporter pour organiser l’enseignement des domaines
suivants.
L’étude de la langue, indispensable en elle-même, se
met au service de la pratique constante de la lecture et de l’expression
écrite et orale.
I. L’étude de la langue
1.
Grammaire
L'analyse de la phrase
- les propositions subordonnées circonstancielles de
concession et d'opposition ;
- les propositions subordonnées circonstancielles de
condition (incluant si et le système hypothétique) ;
- les discours rapportés : discours direct, indirect ;
initiation au discours indirect libre.
Les classes de mots
- les conjonctions de subordination (révision de toutes
les valeurs circonstancielles, différence entre que et les
autres conjonctions, relations sémantiques établies par les conjonctions de subordination) ;
- que : révision de ses différentes classes
grammaticales (pronom interrogatif, relatif, adverbe, conjonction de
subordination, « béquille » du subjonctif).
Les fonctions
- l'attribut du COD (sa distinction d'avec l'épithète :
son extériorité par rapport au groupe nominal COD ; les verbes qui
l'introduisent) ;
- les groupes nominaux compléments circonstanciels de
condition, d’opposition et de concession.
La grammaire du verbe
- le subjonctif passé ; aperçu des temps du passé ;
mémorisation d’au moins la troisième personne du singulier de l’imparfait
;
- le subjonctif dans les subordonnées relatives ;
- le subjonctif en proposition subordonnée
circonstancielle (concession, condition, cause niée, but, temporelles du
type avant que) ;
- le conditionnel : (approfondissement) emploi temporel
de futur du passé, emploi modal dans le système hypothétique
(valeurs de potentiel/irréel du présent, irréel du passé) ;
- les périphrases verbales (aller + infinitif, venir
de + infinitif, faire + infinitif, laisser + infinitif, devoir +
infinitif).
Initiation à la grammaire du texte
- les reprises anaphoriques ;
- thème (ce dont on parle) et propos (ce qu'on dit sur
le thème) ;
- l'emphase (mise en valeur du thème par son
détachement, mise en valeur du propos par le présentatif).
Initiation à la grammaire de l'énonciation
- les mots qui prennent sens dans la situation
d'énonciation (les embrayeurs) ;
- les mots renvoyant à l'énonciateur, à ses sentiments,
à ses croyances (les modalisateurs) ;
- initiation à l'implicite (les présupposés et les
sous-entendus).
2.
Orthographe
Orthographe grammaticale
- l’accord de l’attribut du COD ;
- le participe présent et l’adjectif verbal ;
- le participe passé suivi d’un infinitif ;
- l’accord du participe passé des verbes pronominaux ;
- l’accord du participe passé d’un verbe impersonnel ;
- l’orthographe et l’accord de demi, leur, même,
quelque(s), quel(s) que, quelle(s)...que, tout.
Orthographe lexicale
- le doublement des consonnes ;
- les familles de mots irrégulières (donner/donateur, nommer/nominal,…)
;
- les dérivés des mots en - ion (attention,
suspension,…).
Quelques homonymes et homophones
- distingués par l’accent : du/dû, cru/crû…
- autres : quoique/quoi...que ; quel(le) / qu’elle,
quelque / quel…que…
3.
Lexique
L’étude du lexique vise à enrichir le vocabulaire des
élèves de façon structurée à partir de réseaux de mots. Ces réseaux se
rapportent à des domaines lexicaux définis pour chaque niveau. Ils
se construisent à l’aide de notions lexicales dont la
progression se poursuit au cours des quatre années de collège.
Domaines lexicaux
- vocabulaire des genres et registres littéraires (l’écriture
de soi, le tragique) ;
- vocabulaire de l’argumentation ;
- vocabulaire du raisonnement (conséquence, opposition
et concession) ;
- vocabulaire abstrait (concepts et notions).
Notions lexicales
- dénotation et connotation ;
- modalisation (en lien avec l’étude grammaticale des
modalisateurs);
- notion d’implicite ;
- termes évaluatifs (péjoratifs et mélioratifs).
Ces notions sont utilisées en complément de celles
étudiées les années précédentes.
Pour mettre ce travail en cohérence avec les activités
de lecture et d’écriture, le professeur construit des réseaux de mots
à partir d’entrées lexicales choisies en relation avec les
oeuvres étudiées. Il peut, par exemple, privilégier les pistes suivantes :
- temps et souvenir ;
- la violence des sentiments ;
- l’engagement ;
- réflexion et questionnement ;
- l’homme et la société.
II. La lecture
La progression pédagogique du professeur s’attache à
traiter toutes les entrées du programme de lecture, certaines pouvant
faire l’objet de plusieurs lectures d’oeuvres. Les oeuvres qu’elle
retient sont étudiées en oeuvre intégrale ou par groupements de
textes en classe ; elles peuvent aussi faire l’objet d’une lecture cursive
en dehors du temps scolaire.
Un projet d’organisation raisonnable au regard des
objectifs poursuivis par ces programmes comprendra la lecture d’au
moins trois oeuvres intégrales et trois groupements de textes
étudiés en classe, et trois oeuvres lues en lecture cursive en
dehors du temps scolaire.
Le programme rassemble des propositions parmi
lesquelles le professeur est libre de faire des choix à l’intérieur
des rubriques, selon le niveau de sa classe et son projet d’enseignement.
1.
Formes du récit aux XX° et XXI° siècles
Le professeur fait lire au moins deux oeuvres, en
lecture intégrale ou par extraits, choisies dans les deux entrées suivantes
:
- Récits d’enfance et d’adolescence : L’élève étudie par exemple l’une des oeuvres suivantes
: Colette,
Sido, La
Maison de Claudine,
Albert Cohen, Le Livre de ma mère, Nathalie Sarraute, Enfance, Fred Uhlman, L’Ami
retrouvé, Hervé Bazin, Vipère au poing, Alain-Fournier, Le
Grand Meaulnes,
Romain Gary, La Promesse de l’aube, Italo Calvino, Le
Baron perché, Driss
Chraïbi, La
Civilisation, ma mère ! Camara Laye, L’Enfant noir,
Amos Oz, Soudain dans la forêt profonde, Annie Ernaux, La
Place, Tahar Ben Jelloun, L’Enfant de sable,
Andreï Makine, Le Testament français.
- Romans et nouvelles des XX° et XXI° siècles porteurs
d’un regard sur l’histoire et le monde contemporains : le choix est
laissé à l’appréciation du professeur.
2.
La poésie dans le monde et dans le siècle :
- La poésie engagée :
Le professeur fait lire un ou plusieurs textes choisis
par exemple parmi les poètes suivants : Paul Eluard, Louis Aragon, Federico Garcia Lorca,
Jacques Prévert, Robert Desnos, Pablo Neruda, René Char, Yannis Ritsos,
Aimé Césaire.
- Nouveaux regards sur le monde dans la poésie
contemporaine : Le professeur fait lire un ou plusieurs textes choisis
par exemple parmi les auteurs suivants : Paul Claudel, Guillaume
Apollinaire, Blaise Cendrars, Francis Ponge, Henri Michaux, Edouard
Glissant.
Il peut étendre le corpus à la chanson à texte.
3.
Théâtre : continuité et renouvellement
- De la tragédie antique au tragique contemporain :
Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits,
au moins une pièce choisie dans l’oeuvre des auteurs suivants :
Sophocle, Euripide, William Shakespeare, Pierre Corneille, Jean Racine,
Jean Giraudoux, Jean Cocteau, Eugène Ionesco, Jean Anouilh,
Albert Camus.
- Le professeur peut faire découvrir aux élèves le
théâtre contemporain dans sa diversité et aborder la relation
entre texte et représentation, en tenant compte de la collaboration
entre les auteurs dramatiques et les metteurs en scène.
4.
Etude de l’image
En classe de Troisième, le professeur privilégie l’étude
de l’image comme engagement et comme représentation de soi. C’est
la fonction argumentative de l’image qui est développée,
pour laquelle
on peut analyser le fonctionnement de certaines
publicités.
Le professeur fournit aux élèves des outils d’analyse
pour l’image animée ; il les fait réfléchir à la problématique de l’adaptation
d’une oeuvre littéraire pour le cinéma ou la télévision.
III. L’expression écrite
1.
Objectifs
La dernière année du collège doit à la fois consolider
et compléter les acquis des années précédentes, assurer la maîtrise
d’écrits nécessaires à la vie de tout citoyen et permettre aux
élèves d’accéder
à des formes d’écrits qui les préparent à entrer dans
les classes de lycée.
L’objectif à atteindre pour la classe de Troisième est
la rédaction d’un texte correct et cohérent de plus de deux pages
(40 lignes environ). Il est souhaitable que les élèves rédigent un
devoir complet et abouti au moins toutes les trois semaines.
Les activités d’écriture permettent à l’élève d’affiner
l’expression de soi, de développer et d’affirmer son point de vue dans l’argumentation, de mettre l’accent sur l'implication
et l'engagement (opinion, conviction, émotion), ou au contraire, la
mise à distance et le détachement (objectivité, distance critique,
humour).
2.
Modalités de mise en oeuvre
La rédaction de récits complexes s'appuie à la fois sur
les séances de lecture analytique et les séances d'apprentissage
spécifique du lexique : écrire suppose en effet un enrichissement
constant du
vocabulaire. L'élève doit aussi consolider ses
connaissances grammaticales et orthographiques pour améliorer son
expression et rédiger dans une langue correcte, précise et variée.
Tout texte doit
respecter la présentation en paragraphes. L'usage du
brouillon est systématique, comme dans les classes précédentes.
Le professeur apprend à l’élève à maîtriser l’expression
de soi. Il l’initie à une écriture complexe combinant expression
de soi et récit, ou récit et argumentation. Il privilégie également la
rédaction de réponses argumentées à des questions portant sur les
textes littéraires, notamment à l'aide d'un lexique approprié
et de références claires aux passages étudiés. Le programme de Troisième
invite l'élève à s'interroger sur les problèmes de l'humanité
et les grandes questions de notre monde et de notre temps. Le
professeur propose
donc régulièrement à l'élève des travaux écrits
l'incitant à donner son avis en le justifiant.
Dans toutes les activités du cours de français, l'élève
doit se montrer capable de rédiger une synthèse, à partir d'une trace
écrite au tableau ou de recherches personnelles. Il s’initie à la prise
de notes.
Dans le cadre des travaux d’écriture qu’elles
contribuent à faciliter, à diversifier et à enrichir, mais aussi dans la
perspective de la validation du B2i, les élèves utilisent les TIC et plus
particulièrement le traitement de texte.
3.
Travaux d’écriture
- écriture narrative :
a. récits autobiographiques, lettre fictive : à partir
d'une situation d'énonciation définie, combinant la narration d’un
événement et l’expression de sentiments ;
b. récits complexes : ayant pour cadre le monde réel ou
imaginaire ; présentant une utilisation complexe de la chronologie ;
insérant des passages descriptifs et des paroles rapportées directement
ou indirectement ; présentant des changements de point de
vue ;
- résumé d’un texte narratif ou documentaire ;
- écriture d'une scène tragique : en particulier,
transposition d'un passage romanesque en scène de théâtre ;
- textes poétiques favorisant l’expression de soi ;
intégrant le souvenir d’une expérience personnelle ou d’un
témoignage ;
- rédaction d'un article de presse, par exemple une
critique de film ou d'oeuvre littéraire ;
- écrit argumentatif : au collège, on exige seulement
la présentation d’une prise de position étayée par quelques arguments
et exemples ; ce type d’écrit sera développé au lycée.
- écrits d'entraînement au diplôme national du brevet
(DNB).
IV. L’expression orale
En Troisième, l’apprentissage de l’oral poursuit les
objectifs définis pour les classes antérieures.
Le professeur veille à ce que les élèves
approfondissent l’entraînement au dialogue, notamment dans sa forme
plus complexe que constitue le débat. Cet exercice d’argumentation
porte sur des sujets précis, limités, choisis en relation avec l’étude
des textes lus. Il fait l’objet d’un apprentissage spécifique et demande
une préparation minutieuse.
Les élèves pratiquent régulièrement la lecture à haute
voix et la récitation en prenant en compte la nécessaire mise en
valeur du texte.
V. L’histoire des arts
Sans exclure les thématiques qui concernent l’histoire
des arts, le thème « Arts, Etats et pouvoirs » est particulièrement
porteur dans la perspective d’une ouverture au monde entier et à l’époque contemporaine. Il sera traité par le professeur de
français dans le cadre qui est le sien : échanges entre écrivains et
artistes ;
correspondances entre oeuvres littéraires et oeuvres
musicales ou plastiques ; mise en scène et
jeu théâtral.